Cadre général du droit d’alerte

Publié le 16 janvier 2019

Qu’est-ce qu’une alerte ?

Une alerte est le signalement ou la divulgation, sans contrepartie financière directe et de bonne foi, des informations portant :

  • D’un crime ou d’un délit.
  • une menace ou un préjudice pour l’intérêt général (dont font partie les menaces et préjudices dans les domaines de la santé publique et de l’environnement)
  • Ou d’une violation ou une tentative de dissimulation d’une violation d’un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France, d’un acte unilatéral d’une organisation internationale pris sur le fondement d’un tel engagement, du droit de l’Union européenne, de la loi ou du règlement.

Lorsque les informations n’ont pas été obtenues dans le cadre des activités professionnelles, le lanceur d’alerte doit en avoir eu personnellement connaissance.


Si vous souhaitez signaler une atteinte à l’environnement, merci de vous référer à l’IGEDD

Exemples dans les domaines de l’environnement et de la santé uniquement :

  • Le rejet dans l’environnement de substances connues comme toxiques.
  • L’accumulation de substances dangereuses dans un lieu inadapté.
  • L’observation d’une mauvaise pratique, d’une action malveillante ou frauduleuse ayant des conséquences néfastes pour les écosystèmes.
  • Le constat du caractère dangereux d’un produit de consommation.
  • La mise en évidence d’un effet secondaire grave d’un médicament ou d’une technique médicale, effet jusqu’alors inconnu ou négligé. Pour ce type d’effet, faire d’abord un signalement sur le portail des évènements sanitaires indésirables signalement.social-santé.gouv.fr.
  • La découverte de maladies ou de décès inattendus d’animaux dans un lieu précis.
  • La découverte de dégâts inattendus dans les cultures ou la flore sauvage.
  • Des symptômes ou une maladie humaine inhabituels, en particulier chez des personnes vulnérables (dans ce cas, il faut s’adresser directement à l’Agence régionale de Santé ou à Santé Publique France).

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  • La dénonciation d’un phénomène déjà connu et médiatisé, comme la pollution atmosphérique par exemple.
  • Une fuite de gaz (relève des urgences, composer le 0 800 47 33 33).
  • Une inondation, une intempérie climatique.
  • La plainte contre une gêne due à autrui (tapage nocturne, etc.).
  • Un conflit d’intérêts, une délation, une médisance, une dénonciation qui présente pour vous un intérêt personnel (situation de concurrence, etc.).
  • Les détournements de fonds.

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Qui peut saisir la cnDAspe ?

Selon l’article 4 de la loi Blandin du 16 avril 2013, la Commission peut être saisie par :

Les liens indiqués ci-dessus renvoient vers des listes d’associations nationales agréées. Des associations agréées existent également au niveau régional ou départemental. Contactez la préfecture pour obtenir la liste des associations agréées. L’association nationale qui vous paraît la plus pertinente pourra aussi vous conseiller.

En tant que personne physique, quelle entité saisir ?

Deux grands cas de figurent peuvent se présenter, selon la situation de l’auteur du signalement.

1- Si votre signalement concerne une entreprise ou une administration dot vous êtes salarié ou collaborateur, plusieurs possibilités s’offrent à vous :

  • - Vous pouvez choisir de porter ce signalement en interne via le canal qu’elles sont tenues de mettre en place en vue d’y apporter rapidement remède. L’entité qui reçoit un signalement doit garantir la confidentialité de l’identité de l’auteur du signalement et de la personne mise en cause. Cette voie peut être considéré comme la voie normale.
  • - Vous pouvez aussi choisir d’adresser votre signalement à une autorité externe compétente pour le recevoir, selon l’objet de votre signalement si vous considérez que porter votre signalement au sein de votre entreprise vous exposerait à des représailles ou pourrait conduire à la dissimulation des actes motivant votre signalement. La liste de ces autorités est donnée dans le décret n° 2022-1284 du 3 octobre 2022. Si vous avez des doutes sur l’autorité compétente pour recevoir votre signalement, vous pouvez demander l’aide du Défenseur des Droits.
  • - Vous pouvez enfin décider de saisir une autorité externe après avoir réalisé un signalement en interne si vous n’avez pas reçu de réponse satisfaisante (au bout de trois mois) de la part de votre supérieur hiérarchique ou d’un référent désigné par votre entreprise.

2- Si vous êtes sans attache de nature professionnelle avec l’entreprise, l’administration ou les personnes que votre signalement met en cause (en tant que riverain, consommateur de produits ou usager des services, voisin …), vous pouvez adresser votre signalement à l’une des autorités externes listées en annexe du décret n° 2022-1284 du 3 octobre 2022, selon l’objet du signalement.

Par ailleurs, la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 dispose que les lanceurs d’alerte personnes physiques peuvent directement divulguer publiquement leur alerte en cas « de danger grave et imminent » (article 8-III, alinéa 2° de la loi du 9 décembre 2016 - voir ci-dessous la FAQ n°5). Il vous est cependant recommandé d’en informer d’abord la cnDAspe qui pourra vous conseiller et se saisir du dossier le cas échéant, ou le Défenseur des Droits.


Exemplez de danger graves et imminents :

  • mise sur le marché frauduleuse de produits de consommation contenant des substances classées "cancérogène avéré",
  • dépôt sauvage de matériaux contenant de l’amiante ou d’autres produits dangereux.

Noter que la définition de "danger grave et imminent" prête à diverses interprétations. Il est recommandé de ne rendre publiques des situations relevant de ces catégories que si elles sont solidement étayées. L’impact redouté ou constaté n’a pas à être massif ni effectif, mais des annonces publiques pourraient être considérées comme abusives si elles portaient sur des évènements mineurs ou peu documentés, et la personne ou l’entreprise visée pourrait poursuivre en justice le lanceur d’alerte. Il est donc recommandé de porter d’abord ces signalements considérés comme "urgents" auprès de la cnDAspe.

Voir cette FAQ



En résumé

Seules les entités listées dans l’article 4 de la loi Blandin peuvent saisir la Commission sur des enjeux de déontologie de l’expertise publique de portée générale.

En tant que personne physique, il vous est recommandé de vous adresser en premier lieu auDéfenseur des Droitsqui pourra vous orienter vers l’entité la mieux à même de traiter votre alerte et qui vous accompagnera pour bénéficier des protections prévues par la loi.


Consultez les conditions pour déposer une alerte et bénéficier de la protection du lanceur d’alerte

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