Le 19 juillet 2000, l’avis du Comité de la prévention et de la précaution (CPP) a été sollicité par la ministre, chargée de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, sur les effets sanitaires liés à la présence des produits phytosanitaires et de leurs métabolites dans les sols ou dans les autres milieux en contact avec l’Homme.
En particulier, les questions suivantes ont été posées :
- Les quantités résiduelles de pesticides ou leurs métabolites, notamment dans les aliments, peuvent-elles être responsables d’effets nocifs pour la santé à long terme du fait de l’exposition répétée, même à faible doses ?
- Faut-il tenir compte des expositions cumulatives à plusieurs types de résidus ?
- La présence, notamment dans les aliments, des produits résultats de la métabolisation des pesticides, est-elle suffisamment prise en compte ?
- Est-il opportun de tenir compte de la vulnérabilité particulière de certaines fractions de la population (enfants par exemple) ?
- La présence de pesticides dans l’atmosphère, dans les eaux de pluies et dans les eaux de consommation constitue-t-elle un facteur de risque complémentaire ?
Conformément au principe de précaution, les recommandations du CPP concernent d’une part, des mesures générales concernant l’emploi des pesticides en agriculture, et d’autre part, l’effort pour améliorer les connaissances, et la transparence des données concernant ces substances, données obtenues par la surveillance de l’environnement et de la chaîne alimentaire et par la recherche.
Le CPP s’est focalisé sur la protection de la santé humaine qui pourrait être directement menacée par l’emploi des pesticides en agriculture. Néanmoins, il appelle aussi l’attention sur les dommages découlant de la dégradation lente de la qualité des milieux naturels (sols et nappes phréatiques notamment) par accumulation de pesticides et produits dérivés. L’altération et la dégradation des écosystèmes, la disparition d’espèces en résultent. En partie dépendant de cette dégradation, la diminution de la diversité biologique mériterait des investigations particulières.